C'est quoi, Compostelle ?
Carte dessinée par feu René de la Coste-Messelière, et incluse dans le site de Peter Robins
Santiago di Compostela (St Jacques de Compostelle) est une ville de Galice au Nord-Ouest de l'Espagne. C'est l'endroit où fut découverte une ancienne tombe, au début du 9ème siècle. Le mot « Compostela » provient du latin « campus » - champ - et de « stellae » - étoiles, lumières - car la tradition veut que des lumières au-dessus d'un champ indiquèrent l'endroit ou l'on se mit à fouiller pour redécouvrir la tombe. Et celle-ci fut alors identifiée comme enfermant les restes de St Jacques le Majeur, qui était un disciple de Jésus.
Bientôt, les pèlerins du moyen-âge s'y rendirent en masse depuis tous les coins de l'Europe. Le pèlerinage eût son apogée au 12ème siècle, quand il devint plus facile de s'y rendre que d'aller à Jérusalem qui était devenue un endroit très dangereux à atteindre (après la pénible période des croisades).
Dans les dernières vingt années, on constate une résurgence du nombre de personnes qui se rendent à Compostelle. On y va pour beaucoup de raisons, et celles-ci sont loin d'être toutes de nature religieuse, ou même spirituelle. Pourtant on dit que la plupart des gens découvrent que ce voyage les change de manière plus ou moins profonde.
D'après l'évangéliste Mathieu, il y avait, parmi les premiers disciples de Jésus, deux frères : Jacques et Jean, fils du pécheur Zébédée (Mt 4 : 21-22). Et un autre évangéliste, Marc, ajoute que Jésus donna aux deux frères le surnom de « Boanerguès », c'est-à-dire fils du Tonnerre (Mc 3 : 17). L'explication de ce surnom se trouve dans le texte du troisième évangéliste Luc : les deux frères auraient voulu invoquer le feu du ciel sur un village de Samarie qui ne les avait pas accueillis (Lc 9 : 51-56).
On dit que c'est ce Jacques, surnommé aussi le Majeur, qui évangélisa l'Espagne. De retour en Palestine, il fut décapité sur les ordres de Hérode. Ses reliques furent ensuite rapportées et enterrées en Galice par d'autres disciples.